Lectures de vacances
Petite parenthèse, avant d’entamer le récit glorieux de ma réinsertion. Pendant que d’autres draguaient dans les avions avec « Les nouveaux intellos précaires », moi, ayant lu Cy Jung, je me trouvais assailli dans un train par des retraitées de l’éducation nationale.
En montant dans le Cahors-Paris, donc (pas celui qui a déraillé, mais presque), je suis saisi par la vision d’un sac à dos à coquille, accompagné d’une silhouette en baskets blanches et bermuda orange. « Argh, me dis-je, ils sont partout, encore une retraitée de l’éducation nationale qui fait son chemin de Sintjack. » Mais aux mots « retraitée de l’éducation nationale », un déclic : qui a lu « Camellia Rose » de Cy Jung ne les verra plus jamais de la même manière. « Tiens tiens, que je me pense, et si… » J’envoie donc à la retraitée en question le coup d’œil vérificateur, qui répond illico par le même coup d’œil appuyé, quoi qu’un peu gêné car je m’aperçois qu’elle est en grande conversation avec une dame à qui, tiens tiens, elle est en train de faire le grand jeu. Réjoui, je regarde alors autour de moi et – tiens tiens, il y en a quelques autres dans le wagon (on était le 31 juillet, je suppose que ça aide), toutes plongées dans des lectures édifiantes qui ne les empêchaient pas de sympathiser avec leurs voisines, toutes très disposées à faire avec moi le jeu des coups d’œil appuyés, voire des sourires malins quand leurs nouvelles copines les quittaient pour descendre dans leurs gares.
Bien sûr, j’ai un peu triché en vous promettant des assauts. Personne n’a assailli personne, on s’est tous quittés contents les uns des autres (sauf une qui boudait un peu, aux abords de Sainte-Geneviève-des-Bois, ayant l’air d’en avoir espéré davantage ; mais, je ne suis pas célibataire, mon cœur est pris). Je voulais juste dire, rapport à l’été, aux vacances, aux plages, etc, pour tous ceux que ça concerne : lisez des livres, ça vous ouvre les horizons.