Je ne désespère pas
Je ne désespère pas de continuer à raconter ma vie. Je ne désespère pas de réussir à raconter la suite de mes insertions et mes déboires avec les travailleurs sociaux - quoi que, quand je repense aux deux dernières heures que j'ai passées au Centre Social de MontQ, j'ai plutôt envie de m'allonger sur le carrelage.
Je ne désespère pas de sortir de ces cartons de déménagement - quoi qu'à mon âge avancé, je n'ai encore jamais été séparé de mes livres, et l'idée de les laisser enfermés pour un an dans une maison hantée (si) m'angoisse réellement. Il paraît qu'il faut se détacher des biens matériels - je n'y crois pas, en fait. Je suis bien assez détaché comme ça, merci, on peut en parler si vous voulez.
Je ne désespère pas d'arriver, d'ici une vingtaine de jours, après quelques escales interminables et compliquées, à nous transporter, mon vieux chat et moi, dans les plaines de l'Illinois, ou, peut-être, Lars aura réussi à se transporter avant nous pour récupérer les clefs d'une maison et d'une voiture - quoi que tout cela paraisse extrêmement ambitieux, au point où en sont les choses et à l'âge qu'a le chat.
D'ici là, vraiment, je ne sais plus quoi dire.